Iló mavait fait découvrir ce que cest que dêtre un garcon. Iló mavait fait découvrir aussi ce que cest dêtre une fille, et comment une fille peut aussi être un garçon. Mais ceci reste une histoire à écrire. Je vous en ferai part un jour. Iló était bien plus âgée que moi, et jétais fort jeune. Nous résidions dans une pe-tite maison sur une île au sud de la Crète. On allait souvent nager, nus tous les deux. Elías, plus jeune, restait habillé. On samusait beaucoup.
Ce que je vais vous raconter arriva au cœur dune nuit dété.
Iló et moi avions joué notre partition amoureuse. Nous reposions nus, allongés côte à côte. Silence bleuté, la lune à la fenêtre. La flamme dorée dune bougie.
La porte de la chambre sentrouvre en grinçant un peu. Lair de la nuit nous frôle doucement. Une silhouette dans la pénombre. Un corps mince. Il est nu. Je regarde, très étonné. Je savais quElías était beau, mais pas à ce point. Métis franco-malais, mince, bien bâti. Il se tient immobile, silencieux, le visage grave, les yeux tournés vers moi. Puis il sapproche, lentement. Je sens au fond de moi quelque chose sur le point dadvenir. Une sorte de trouble, une impression dinéluctable. Je le regarde. Ce nest pas un rêve.
Elías est presque adolescent, et je nai que quelques années de plus que lui. Son pubis est lisse. Son sexe mince palpite imperceptiblement. Il passe ses mains sur mes côtés, effleure mes seins, se relève. Je pose mes mains sur ses hanches. Iló, couchée à ma droite, me frôle le bras, légèrement. Silencieuse, elle me re-garde, regarde Elías. Celui-ci prend mes mains, les pose sur son ventre. Ma main descend lentement. La peau dElías est très lisse. Il me regarde fixement. Ses yeux brillants me brûlent. Son visage est impassible. Elías na pas peur. Il na jamais peur. Je me redresse, laisse glisser mes mains sur ses jambes. Son sexe frémit, palpite et se dresse lentement.
Je caresse ses cuisses, ses genoux, ses mollets. Jai limpression que chaque partie de son corps est comme la corde dun instrument qui joue une musique inouïe, et jen suis larchet. Le silence est devenu musical. Elías me tient par la nuque et redresse mon visage. Je regarde sans ciller ses yeux sombres, grands ouverts, fixés sur les miens. Il respire lentement. Son ventre se gonfle à chaque inspiration. Il prend mon visage et rapproche mes lèvres de son sexe. Je leffleure. Je sens son gland durcir, ses bourses se rétrécir. Il se met alors à genoux. Son visage est près du mien, ses lèvres sentrouvrent, son haleine est parfumée. Jeffleure son visage, je pose mes lèvres contre les siennes, je caresse ses seins. Je prends ses tétons. Je les sens durcir. Il colle son torse à mes mains, son visage se fait implorant. Ses pointes sallon-gent, ses aréoles ont la chair de poule. Iló ma appris ce plaisir. Elle me caresse le dos, toujours silencieuse, effacée. Je sens quelle est très attentive. Elías caresse doucement mon sexe. Je le laisse faire. Puis il y pose la bouche et commence à menvelopper. Peut-être la-t-il déjà fait, peut-être pas, je ne sais. Je bande. Il prend mon sexe dans sa bouche et lenve-loppe. Je sens sa langue. Puis lentement il va de haut en bas, enveloppant la base de mon gland, ses lèvres se resserrant autour comme un anneau. Petit à petitje me prends à son jeu, jécarte mes jambes, entre dans sa bouche, me retire, re-commence. Iló accompagne ma nuque de ses mains. Elle mencourage. Je nai plus peur.
Elías pose ses mains très fort sur mon front et se retire. Il se retourne et reprend mon sexe de ses mains. Ses fesses sont en face de moi. Je les caresse. Elles sont dures et fermes. Je les écarte. Son petit trou est tout rond. Elías se cambre. Je presse son périnée, son anus, relâche, presse à nouveau. Il accompagne et amplifie ma pression. Son sexe oscille en cadence. Tout son corps bouge désormais, ondule. Il halète. Il reprend mon membre avec sa bouche et me suce à nouveau. Iló me serre le bras. Elle halète à son tour. Elías souvre. Il sent bon la peau chaude. Iló a son odeur musquée des grands moments. Elías se relève alors, se met à genoux à la verticale et place son sphincter contre mon gland. Iló lui prend les hanches, le fait descendre sans forcer. Jécarte du gland sa porte ouverte. Il me laisse la pénétrer. Alors nous allons et venons, longtemps. Je sors de lui et le pénètre, encore et encore. Il est grand ouvert. Il pisse par saccades.
Je lenlace et nous nous nous redressons. Je branle son sexe tendu, dur comme du bois, long et mince. Mes doigts sentent des lèvres venir soudain prendre le gland dElías. Cest Iló. Nous sommes trois à présent. Elías, entre Iló et moi, mène désormais la danse. Une chorégraphie de plus en plus animale où nous sommes un en trois, trois en un. Je tombe avec Elías sur Iló. Elías la pénètre. Nous sommes tous trois enla-cés, et enfin jouissons ensemble. Iló coule comme une source tiède, longuement.
Nous nous endormons ainsi, Elías entre Iló et moi. Avant de sendormir, il nous murmure “merci”. Le silence qui suit la musique est toujours de la musique.
Et puis ce fut demain. Nous sommes allés nager, nus tous trois. On a joué aussi.
...
Elías est apiculteur depuis quelques années déjà dans le Jura, assez loin de chez moi. Il a un fils et une fille aussi beaux que lui. Il est toujours champion déchecs. Jai perdu contact avec sa mère Iló, pas avec lui. Je le revois de temps en temps.
La vie continue, elle est belle. Tout change tout le temps, et cest bien ainsi.